Bienvenue chez les fous ! (Flash-Back) [PV Yolandi] -Part 2-

Je suis Yolandi sans trop poser de questions. C'est vrai, quoi ! Comment j'aurais fait pour m'y retrouver, sans elle ?

Y a des panneaux, frangin...

Ah oui, c'est vrai.

Enfin bref, maintenant, notre but principal est de pas se faire remarquer. Bon, pour moi, c'est assez simple, j'ai un physique passe-partout. Mais Yolandi... En fait, c'est surtout sa coupe de cheveux totalement improbable qui la ferait remarquer au moindre écart.

Des idées, frangin ?

Tais-toi et mange...

Ah ben oui, c'est vrai que j'ai oublié ça : j'ai un plateau entre les mains et je bloque la file derrière moi. Faut que je me grouille si je veux pas me refaire tabasser par les gardes. Je prends rapidement une assiette, un verre et une cuillère, puis me dirige vers les cantiniers. Je vois un raton-laveur passer derrière un plongeur, et je pouffe de rire. Oui, des fois, j'ai des hallucinations, mais c'est surtout les effets du manque qui sont en train de se faire sentir. Bientôt, j'aurais sérieusement envie de m'arracher la peau du bras si je ne prend pas ma dose.

Je commence déjà à me gratter le bras.

C'est pas bon signe, ça...

Ça tu l'as dit, frangin. Faut que je trouve...

Je m'interromps en voyant Red Sugar s'asseoir à une table en me pointant la chaise en face. Je m'assied à mon tour, puis me mets à regarder le contenu de mon assiette. Des coquillettes sans accompagnement, et un ridicule verre d'eau à côté. S'ils ont décidé de nous affamer en plus, alors ils ont tout gagné. Je commence à manger, et...

Oh merde... C'est encore meilleur qu'en prison ! Ça fait combien de temps qu'on a mangé un truc aussi bon ?!

Ça doit remonter au jour où on s'est barrés de la maison, frangin.

Je dévore littéralement les pâtes, puis lance un regard déterminé à ma coupine. Avoir mangé a un peu calmé ma crise, si bien que je ne me gratte plus.

Je peux comprendre que tu ne veuilles pas m'aider à voler de la morphine à l'infirmerie, mais j'ai pas vraiment le choix ! Je suis devenu un junkie sans le vouloir, et je peux pas y remédier. C'est la seule solution si je ne veux pas frapper le premier -ou la première- venue, puis, je reprends plus bas. Si je te fais du mal, je pourrais pas me le pardonner... Si j'en venais à te frapper, ça donnerait raison aux gardiens de la dernière prison où j'étais. Si je te frappe, alors c'est que je suis réellement un psychopathe...

Je me mets à soupirer en réprimant mon envie de pleurer. Un gémissement réussie tout de même à m'échapper, et un spasme commence à me parcourir le bras.

Voilà, là, tu dois avoir réussi à l'attendrir...

Un gardien passe derrière moi et me balance la tête dans mon assiette vide. Quand il repart dans la direction opposée, je prends mon plateau et mes couverts, et me dirige vers la sortie en prenant bien soin de me délester du matériel du réfectoire. Un goût de blé, mêlé à celui de la bile, me remonte dans la gorge.

Je me cache sous un escalier et frappe le sol le plus fort possible pour dissiper les envies de meurtre qui ont commencé à me prendre. C'est les yeux injectés de sang que je me relève. Il nous faut absolument notre dose.

Bienvenue chez les fous

Il commence à se gratter le bras tandis que je mange mes pâtes. Tiens, lui aussi il a ça ? Je comprends vite que ce n'est pas la même chose. Lui c'est des spasmes tandis que moi c'est simplement une sorte d'allergie psychologique. Peut-être que c'est à cause de mon pouvoir ou de ces cinq années vécues en enfer. De toute façon cela a commencé à partir, la dernière fois que je me suis griffée jusqu'au sang c'était il y a un mois je crois. L'espace d'une seconde j'éprouve de la pitié pour lui, je me souviens de quand ça m'arrivait. L'horrible sensation de brûlure si on ne se gratte pas. Enfin, je n'ai pas vraiment envie de penser à tout ça. Il commence à parler, me dit qu'il a vraiment besoin de sa dose de morphine et que sans elle il risquerait d'être violant envers quelqu'un. Il ajoute aussi qu'il ne se pardonnerait pas de me faire du mal. Je hausse les sourcils en buvant mon verre d'eau tandis que je réfléchis.

Je me lève et me dirige vers l'endroit où l'on pose les plateaux et lorsque je me retourne je remarque qu'un gardien vient d'enfoncer la tête de Tyler J. dans son assiette heureusement vide. Je ne peux pas faire grand-chose. Il débarrasse ses affaires à son tour. Nous arrivons près d'un escalier et là il commence à frapper sur le sol, quand il se relève il a vraiment l'allure d'un toxicomane en manque. Je fronce les sourcils. D'accord ! Ok, c'est bon, on y va. Par contre, je te jure que si on se fait attraper c'est moi qui regretterais de t'avoir fait du mal. Je m'avance vers ce que je pense être le centre médicale. Il se situe au troisième étage donc il va y avoir pas mal de marches à monter pour y arriver et ce n'est pas avec autant une assiette de coquillette que je vais y parvenir. Je pose ma main sur la rambarde et commence à monter tout en prenant soin que Tyler J. me suive.

Je soupire et me retourne vers lui tandis que nous montons les marches. Je veux bien t'aider cette fois, mais il va falloir que tu apprennes à t'en passer. Je sais de quoi je parle, quand je suis rentrée ici j'étais aussi une junkie, mais j'ai appris à m'en passer suite à quelques nuits passer enfermée dans ma cellule. Et je ne dis pas que c'était facile. Dis-je en souriant. D'ailleurs tu es dans quelle cellule ? Nous sommes arrivés au palier. C'est derrière la porte là-bas. Dis-je en lui montrant du doigt.

Sucrette

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