Sujet: Se rapprocher du ciel pour mieux rêver [à archiver] Dim 23 Juin - 12:53
Se rapprocher du ciel pour mieux rêver
Nous arrivons dans ma cellule et comme d'habitude ma colocataire n'est pas là, on pourrait presque croire qu'elle est morte. Peter a l'air totalement dévasté, il comme dans un autre univers. Je crois que j'y suis allée un peu fort. Puis il se met à me regarder, le regard vide et triste. Il me demande ce qui va se passer s'ils apprennent que c'est moi qui ai mis ce mec dans cet état. J'aimerais lui dire qu'il ne se passera absolument rien, mais ce n'est qu'un mensonge et il mérite de savoir la vérité. Au cas ou je disparaisse subitement.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Dis-je en en lui caressant les cheveux. Au pire ils me tortureront un peu, ils ne vont pas me tuer, l'hiver a été très froid et beaucoup de pensionnaires sont morts, ils ne prendront pas le risque d'en perdre encore plus. Tu sais des fois pour nous punir ils nous font même des tatouages, donc ce n'est pas si mal au final. Dis-je en souriant faiblement.
On était pas très loin de la forêt, peut-être qu'entre temps des bêtes ont bouffé le cadavre. Il pose sa tête sur mon épaule et me demande doucement pourquoi j'ai fait ça. Je cherche l'explication pendant plusieurs minutes, sans savoir quoi dire. La seule chose à laquelle j'arrive à penser c'est que la cellule est beaucoup moins terrifiante en plein jour.
- Je suis quelqu'un de faible, le seul point stratégique que je pouvais viser était ses yeux. Si je ne m'étais pas défendue il aurait fait pire.
J'enflamme ma main pour éclairer la cellule qui était plongée dans la pénombre. Puis je me souviens des dessins que j'ai fait sur le mur, j'allais éteindre ma main, mais Peter les a déjà remarqués. Je ne voulais pas qu'il les voie, ils sont trop glauque. Je lui explique en bafouillant que je m'ennuie beaucoup ici en me disant mentalement que ça ne justifie absolument pas de couvrir un mur de corps mutilés, de filles qui tombent. Il n'y a absolument que des filles dessinées. Je pose doucement ma main sur le mur en la passant doucement sur chacun des dessins. Je ne me souviens même plus de quand j'ai dessiné ces choses.
Sucrette
Dernière édition par Yolandi S.R. Venom le Mar 27 Aoû - 16:26, édité 2 fois
Sujet: Re: Se rapprocher du ciel pour mieux rêver [à archiver] Mar 25 Juin - 9:11
Peter & Yolandi
« Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin. »
Des tatouages? Cet endroit devenait de plus en plus louche et ce que je venais de voir me brisait le cœur. Et s'ils parvenaient à me corrompre moi aussi? Si ils me faisaient tuer des gens, comme venait de le faire Yolandi? Cette idée me terrifia. C'était impossible que je fasse une telle chose! Je crois que je préfère encore périr sous les coups d'un autre... J'écoutais les paroles de mon amie avec tristesse. Je la regardais désormais, me demandant comment on pouvait pousser la race humaine à s'entre tuer. N'étions-nous pas tous frères? Ne devrions-nous pas co-exister, être en paix les uns avec les autres? Pourquoi toutes ces guerres? Oui par exemple, parlons en. Pourquoi les hommes s'entre-tuent? A quoi ça sert au juste? Se sentent-ils forts? Se sentent-ils supérieurs à leurs semblables? Et pourtant ils n'en sont que plus faibles. La grandeur, ce n'est pas ça... Je ne jugeais personne ici. Je suppose que les manigances de Stark ont fini par rendre les pensionnaires disons... Sur les nerfs.
Yolandi utilise le feu pour nous éclairer. Décidément, cet élément ne me rappelait rien de bon. Disons plutôt que cela dépendait de la façon dont on l'employait... Mais quelque chose me perturba bien plus que le feu... Ce qui m'effraye bien plus, c'est ce que je peux voir sur le mur de la cellule de mon amie. Des dessins gravés par le feu. Et pas n'importe quels dessins. Des filles tuées, des cadavres, des... Suicides? Mes yeux s'ouvrent très grands d'effroi alors que mes lèvres se séparent légèrement l'une de l'autre. Je fronce légèrement les sourcils d'un air inquiet. En réalité, j'étais presque paniqué. Mon cœur avait accéléré la cadence et mes yeux brillaient de plus en plus. Je plonge mon regard dans celui de mon amie alors que quelques larmes coulent lentement le long de mes joues d'enfant.
Que t'ont-ils fait?
Les flammes jaillissant de la main de Yolandi se reflètent dans mes yeux humides, exactement de la même manière que ce jour, alors que j'avais quatre ans, et que je voyais tout ce que j'aimais partir en fumée. Je connaissais Yolandi depuis très peu de temps, depuis seulement quelques heures, et pourtant je tenais autant à elle que jadis à mon frère ou à mes parents. Et même si je l'avais connu déjà "corrompue" par ce système affreux, je ne la voyais pas comme ça. Moi, je voyais ce qu'il y avait au fond d'elle, de l'innocence, de la pureté, de l'amour même. J'étais sûr qu'elle était quelqu'un d'exceptionnel, et que peu à peu, cet institut brisait ce qu'il y avait en elle... Et ça, je ne pouvais le supporter...
Sujet: Re: Se rapprocher du ciel pour mieux rêver [à archiver] Mar 25 Juin - 21:52
Se rapprocher du ciel pour mieux rêver
Il est encore plus choqué que je n'aurais pu l'imaginer, comme si je venais de lui montrer un véritable cadavre ou de lui dire qu'en réalité je m'appelais George. Ce qui n'est pas le cas. J'ai l'impression de le voir se décomposer devant mes yeux fuyant. Son regard se plonge dans le mien, tandis que des larmes translucides coulent lentement le long de ses joues, ce qui finit par me faire détourner le miens afin de fixer le sol. Ces milliers d'imperfections ou de petits cailloux le rendent très détaillé. Il me demande ce qu'ils m'ont fait, avec toujours la même voix d'enfant qui ne sait pas où il est. C'est une des raisons qui m'empêchent de tenir son regard, c'est dur de se dire que toute cette peine est causée par mes actions.
Cette question me fait encore plus baisser la tête, jusqu'à ce que je ferme les yeux fortement et que je place ma main sur mon front en attendant quelques instants, seulement le temps d'espérer qu'il n'ai pas posé cette question. J'ai déjà l'impression d'en avoir beaucoup trop dit aujourd'hui il n'est pas obligé de savoir tout d'un coup, si tout ce que je sais on me l'avait dit en un jour, je serais déjà bien plus folle que je le suis. Suite à une longue inspiration, je me lève en manquant de trébucher au passage puis me retourne vers Peter. Debout avec les bras croisés, je le fixe, mon visage totalement inexpressif. Progressivement je m'approche de lui avant de lui attraper les joues et de tirer dessus gentiment pour ensuite essuyer ses larmes avec mes pouces.
- Physiquement, juste quelques rayures. Dit-je pour ne pas lui expliquer clairement.
C'est le genre de choses dont on n'a pas envie de se souvenir. Je m'assieds à nouveau à côté de lui puis doucement, mais fermement lui pose ma main gauche sur la tête pour la lui faire baisser. Je touche ensuite le mur de ma main droite et brule une faible surface. Le mur est maintenant totalement noir. Est-ce vraiment plus rassurant ? Je me tourne à nouveau vers Peter.
- Ah, au fait tu sais avec qui tu partages ta cellule ? Dis-je en souriant.
Sucrette
Dernière édition par Yolandi S.R. Venom le Mar 27 Aoû - 16:26, édité 1 fois