Aie , ma tête tourne . Je crois que je vais vomir .... Ma vue est floue mais j'aperçois ce que qui doit être un bâtiment . Je vais essayer de dormir même si le fait d'être traînée par-terre devrait me gêner. Merde des escaliers , comme par hasard ! Mes jambes cognent contre les marches , il me faut me relever sinon mes démangeaisons - c'est comme ça que j'appelle la réaction de mon corps qui me pousse à me racler la peau avec mes ongles , souvent jusqu'au sang - vont revenir . J'essaye de me dégager , mais cette tentative échoue , les personnes qui me tiennent me serrent trop fort pour que je puisse bouger.
-Putain lâchez-moi je suis réveillée !!
Si tôt dit , si tôt fait : je m'écrase sur le carrelage froid . Je prends du temps pour refaire bouger mes jambes , elles sont engourdies . Lorsque je réussi enfin à me relever , bien qu'avec quelques difficultés , j'observe le lieu . Une salle peu remplie , semblable à une entrée , mais plus grande et sans décorations . Je reprends mes esprits et me rappelle que je suis en terrain inconnu , et que le mieux est de fuir : je me retourne et me met à courir , mais les hommes de main me repoussent violemment , je retombe une seconde fois sur le sol glacé .
J'en conclus que je ne peux pas partir ... Une femme me donne une tenue de rechange et des draps puis me dit d'aller dans ma cellule , ça doit être une gardienne. Je regarde ailleurs sans prendre la peine de l'écouter . Vexée par ce désintéressement elle m'attrape par la main et me secoue . Ce n'est pas le moment de me bousculer , ou de m'offenser . Je la regarde , essayant de lui faire comprendre mon dédain , j'ai l'impression d'avoir de la lave dans les veines. Elle me lâche , sa main est rougie , comme si elle l'avait posée sur une surface brûlante . Je pense que c'est ma maîtrise du feu , de toute façon ça ne peut être que ça ! Profitant de ce moment de force je lui met un coup de poing en plein visage .
Je m'enfuis en courant la laissant , elle et son nez qui saigne abondamment .Je n'ai pas besoin d'un guide pour savoir qu'agresser un représentant de l'autorité est néfaste : j'en ai déjà fait les frais . Je cours le plus vite possible et fini par m'asseoir sur la première marche de l'escalier qui mène au 3éme étage . Je me met à réfléchir , et à me poser des questions idiotes du type : et si une poutre qui tient de toit était mal placée et que je me faisais écraser ? Plein de petites inquiétudes aux-quelles je répond à chaque fois par : ce seras une mort rapide au moins .
Je trouve que j'ai l'air paranoïaque , mais a vrais dire je considère la prudence comme une qualité .
J'ai envie de courir , de sauter partout comme si j'étais droguée ... Mais j'ai plus touchée a ça depuis une semaine , donc c'est peut-être le manque où je suis naturellement comme ça , je ne sais pas . Et si quelqu'un entendait ce que je disais dans ma tête ?! Ah non !!! Ne pense plus a rien , ne pense plus a rien !!! Mais je pense là ! C'est complètement con je parle toute seule !... Bon pour l'instant le plus important c'est que je sache ou je suis .
Je me promène et vois une plaque en métal qui en résumé explique qu'ici il y a des gens qui sont rejetés et qui ont des pouvoirs blablabla , c'est chiant et ça me fait des migraines de lire . J'en déduis que c'est ma maîtrise du feu qui m'a conduite ici et qui m'a sauvée tout à l'heure .... Je n'ai pas choisis de l'utiliser , et je ne contrôle pas du tout mon pouvoir. Bon de toute façon je ne peux pas m'échapper , et je n'en ait pas la force , ni de raison : Olver est mort . Je vais aller me reposer dans ma cellule ça m'aideras peut-être . Je croise des personnes dans le couloir qui ne semble pas me remarquer... C'est pas grave j'ai l'habitude , même si une seconde une envie de meurtre m'envahit . La décoration ici aussi est austère . Je rejoins ma cellule , très minimaliste , mais je vois un autre lit ... Celui d'une ou un colocataire surement . Je change mes draps , saute sur mon lit , je n'ai plus envie de me poser de questions . Mon lecteur de musique était dans ma poche quand j'ai été enlevée ... Et il y est encore . Je mets mes écouteurs et déroule la tenue que la gardienne de toute à l'heure m'a donnée . En repensant à ma réaction je la trouve maintenant sur-dimensionnée , mais je ne regrette pas pour autant . Je n'ai que les vêtements que je porte et cette espèce d'uniforme -qui n'est pas réglementaire à ce que j'ai pu voir- , c'est un pantalon blanc délavé et un T-shirt a manches longues de la même couleur. Je déchire le pantalon pour en faire un short , je n'aime pas avoir les jambes couvertes et j'ai de toute façon toujours trop chaud . Je me contenterais de faire un ourlet avec les manche du T-shirt lorsque je le porterais .
Je ferme les yeux et me laisse emporter par la musique . Je ne sais pas si je dors ou si je me détend juste , mais ça n'a aucune importance . Je me pose toujours des questions inutiles alors que je déteste ça , ça m'exaspère . De toute façon le monde est inutile , la vie est inutile , tout est inutile . Je n'ai personne je suis seule : c'est ce que disent les paroles de la musique. Les chansons que j'écoute reflètent ma vie ou raconte une histoire en général . Je chante aussi , mais je préfère me cacher car je n'aime pas les commentaires , sauf ceux des personnes au qu'elle je tien . Surement parce qu'ils seront les seuls a m'évaluer comme je suis .
Je devrais peut-être essayer de contrôler mon pouvoir sinon de faucheux accidents pourraient arriver et de toute façon je pense que je vais avoir besoin de me défendre ici , car ce n'est pas mon genre de raser les murs : si j'ai quelque chose à dire je le dit !