L'intérêt porté à autrui peut être la plus belle des drogues quand on s'y accroche à la bonne mesure...

Décris-nous ici ton histoire. D'où viens-tu ? Qui étais-tu avant d'arriver à l'institut ? Comment t'es-tu retrouvé ici ? Comment se passe ta vie depuis que tu es ici ? Tu peux raconter ton histoire sous la forme que tu veux, du moment qu'elle soit consistante et qu'elle fasse plus de 30 lignes.

Quand on me demande de raconter ma vie, je ne dis pas grand-chose sur moi. Je n’ai pas de mal à parler de l’Allemagne, mon pays d’origine. On me demande comment les garçons sont là bas, je réponds qu’ils sont partout pareil. C’est-à-dire qu’ils n’ont rien d’intéressant pour ma part. Ils sont peut être beaux pour certaines, mais plus le temps passe et plus j’en ai rien à carré.
Ca me rappelle l’époque où je n’avais encore que 10 ans : l’école primaire.
Ma sœur et moi étions un réel oxymore. J’étais populaire, elle n’était pas connue. J’écrasais les autres, elle se faisait écraser par les autres. Nous étions un vrai paradoxe. Je n’ai jamais compris pourquoi d’ailleurs, même si je pense que ma popularité a souvent nui à notre relation.
A l’époque, j’avais un harem autours de moi : filles, garçons, ça n’en finissait plus.
Tous les petits mecs voulaient se cacher dans les buissons pour qu’on s’embrasse. Répugnant ! Mais le pire, c’est que je ne faisais pas ma timide lorsqu’il s’agissait de recevoir un bisous sur la joue. Quand aux filles, elles souhaitaient toutes être mes amis. Ce n’était pas anodin que je me retrouve avec des tas de bonbons dans les poches en rentrant de l’école. Comme quoi, la renommée a frappé à ma porte depuis mon plus jeune âge...

C’est ainsi que je me suis habituée à avoir tout ce que je voulais et quand je voulais. J’ai longuement changé de petit copain et de cercle d’amis. Une fois que certains n’avaient plus rien à m’apporter ou que je me lassais, je changeais. Je ne connaissais pas l’épuisement, car l’épuisement est une chose que je ne supporte pas. C’est une sorte d’addiction en soit.
Bref. Je n’eus pas de mal à connaître tout et n’importe quoi : sensations fortes et toutes autres stupidités que l’on peut vivre dans l’enfance.

A 15 ans, je réalisais mon rêve. Du moins j’allais dans la continuité de ce qui pour moi paraissait normal : devenir célèbre, devenir toujours plus grand, plus haute.
J’allais jusqu’à me dire que j’étais née célèbre et que le temps prenait doucement son temps pour m’ériger au plus au point.
Je trouvais facilement une agence de mannequinat où je fus prise en tant que mannequin débutante. Mon physique était pour moi la plus belle chose que je pouvais avoir. Enfin, c’est à cette endroit que tout bascula.

En effet, je fis la connaissance de cet homme qui changea ma vie… Tout le monde pourrait croire que c’est en positif que j’écris cela, mais ce n’est pas le cas. Cet homme a bouleversé ma vie, et pas en bien. J’en suis en partie responsable et aujourd’hui encore je me demande si l’addiction à la renommée n’a pas causé l’affiliation de ma sœur et moi à cet endroit lugubre où nous sommes aujourd’hui…
Cet homme avait une quarantaine d’années et semblait marié. Pour réussir, il me proposait de nombreux deals, au point que notre relation fut de plus en plus ambigue.
Il me proposait les meilleures séances photos. En échange, je sortais avec lui. Notre amourette n’était pas vraiment sérieuse et n’a pas eut le temps de durer longtemps. Je me croyais gagnante dans l’histoire puisque j’avais employé les méthodes qui ont toujours fonctionné avec mes camarades de classe.
A croire que les choses voulaient se retourner contre moi puisqu’un premier problème fit son apparition au bout de quelques mois de mannequinat : un des mannequins de l’agence nous a surprit en train de nous embrasser.

Après un an de chantages de la part de ce collègue, je me retrouvais face à lui. Nous étions dans le bureau de cet homme avec qui j’avais pour habitude de flirter. Mon collègue a voulu me pousser à bout, au point qu’il en vint tactile. J’ai vite compris qu’il voulait s’amuser avec moi. On m’entendit hurler, on m’entendit frapper. Je n’ai pas eu le temps comprendre ce qui c’était réellement passé, mis à part que je m’étais défendue. La police arriva bien trop vite et il était impossible pour moi d’expliquer ce qui c’était passé. Le choc était trop grand.

Je me rappelle de très peu de choses, cela ne m’empêche pas d’en faire des cauchemars la nuit. Je n’oublierais jamais à quoi je ressemblais lorsque j’étais en détention pour mineurs. Je n’étais plus cette jolie fille, j’étais un déchet. Ma sœur a assisté à cette image, plus jamais je ne voudrais qu’elle la revoit. Enfin, elle a sacrifié sa liberté pour la mienne. Je lui dois énormément et notre relation n’a pu que se fortifier…

L'institut, une semaine que j'y suis. Stark, ce mec bizarre qui m'a soit disant offert ma liberté commence déjà à me les casser. Je ne sais pas ce qu'il me veut mais je ne le sens pas. Il me menace de me renvoyer au centre pour mineurs si je ne fais pas ce qu'il me dit. C'est la manipulatrice qui se fait manipuler. Je ne veux pas prendre de risques que ce soit pour ma soeur ou pour moi...

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