Sujet: Pourquoi s'en prendre à moi? [June] Sam 22 Juin - 19:38
Peter & June
« Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin. »
Il était bien tard mais mes petits yeux n'arrivaient pas à se fermer. Ma cellule était bien trop petite pour les trois garçons qui s'y trouvaient. Je me sentais à l'étroit et ce sur quoi on dormait ne pouvait même pas être appelé un lit. Même à l'orphelinat je dormais mieux que cela. Je savais que nous devions dormir, que nous n'avions pas le droit de sortir de nos cellules... Mais je ne pouvais plus supporter cet endroit, il m'empêchait de rêver... Et sans rêve... C'est bien simple, si je cessais de rêver, je mourrais. Je m’éclipsai de ma cellule sans réveiller mes compagnons. Je regardais les gardes et parvenais à passer sans qu'ils ne me voient. Mes pas étaient légers et sourds, et j'arrivai enfin à la salle commune. Je ne savais pas vraiment où aller mais je me sentais déjà mieux dans cette grande salle. C'était étrange de la voir vide alors qu'elle était habituellement si fréquentée. La lumière était éteinte, signe qu'aucun garde ne faisait sa ronde par ici. Les couloirs, eux, étaient allumés afin de permettre au personnel de surveiller les alentours. Ils devaient penser qu'aucun élément ne pouvait échapper à leur vigilance. Pour sortir complètement de l'institut, c'était une autre paire de manche. Il fallait déjà passer tous les couloirs sans se faire prendre (j'avais réussi à en passer un, un bon début), puis le parc qui était hautement surveillé. Autant dire que la salle commune était le dernier de leurs soucis, ce qui m'arrangeait bien.
Je me posai sur le canapé de la salle, je me sentais déjà mieux. Certes, il n'était que peu confortable, mais comparé à ma cellule, il me paraissait être aussi douillet qu'un lit de plumes. Je sortis de sous mon tee shirt un livre que j'avais caché pendant mon petit trajet. J'avais pu emmener quelques affaires en venant ici, et ils avaient accepté que j'emmène deux livres. J'avais donc emmené mes préférés. Celui que je tenais en ce moment entre mes mains était un roman d'aventure, une histoire d'océan et de voyage vers d'autres terres totalement féériques. La lumière de la lune traversait les fenêtres, me laissant assez de lumière pour lire à peu près correctement. C'est ainsi que je plongeai dans mon livre tout en rêvant d'aventure. Quelques minutes après, je fis une pause dans ma lecture, réfléchissant à ma présence ici. Même si au fond de moi je savais que Stark avait manigancé de sales choses, j'espérais vraiment qu'il parviendrait à atteindre son objectif: créer un monde meilleur. J'avais la tête en arrière, appuyée contre le dossier du canapé, regardant en l'air, perdu dans mes rêves, mon livre ouvert entre mes mains.
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Sujet: Re: Pourquoi s'en prendre à moi? [June] Sam 13 Juil - 14:43
La nuit était tombée depuis bien longtemps déjà sur l’institut, me plongeant à nouveau dans la noirceur de ma cellule avec pour seule compagnie la culpabilité qui me saisissait à chaque battement de cil. J’avais besoin de voir Azraël, de savoir qu’il allait bien malgré ce qui s’était passé lors des entretiens. J’aurais tout donné pour être dans cette cellule à sa place mais je ne pouvais rien faire de mieux, rien faire de plus pour lui éviter le pire. Je soulevais la pièce de tissu à moitié dépecée qui nous servait de matelas et je découvrais l’un des rares trésors que je possédais encore. Deux tiges de métal d’apparence inoffensive qui m’étaient pourtant d’un grand secours lorsque comme ce soir, je voulais m’offrir une escapade nocturne. Je les avais bricolés à partir d’un vieux cintre en ferraille. Je les glissais délicatement dans la serrure, écoutant la mécanique qui cédait peu à peu. Le dernier cliquetis fut le bon. La porte s’entrouvrit dans un léger bruit, presque imperceptible. Je replaçais mes « clefs » sous mon matelas et sortais de la pièce, profitant que l’un des gardiens vienne juste d’inspecter le couloir.
Je savais que je devais être rapide et avec une béquille à la main, ce n’était pas la chose la plus facile qui soit. J’avançais lentement vers mon but, frémissant à chaque bruit de couloir. L’idée de me retrouver à nouveau dans le bureau de Stark m’emplissait d’horreur. J’haïssais cet homme, cet assassin qui avait tué à jamais celle que j’avais été. Aujourd’hui je n’étais plus qu’une ombre qui se glissait dans les couloirs, un fantôme coincé entre deux mondes, ne pouvant totalement mourir. Au fil de mes pensées sombres, mon corps se faufilait dans les couloirs jusqu’à enfin apercevoir le lieu de la délivrance, la salle commune.
Je détestais cet endroit d’ordinaire bondée de pensionnaires dont les pensées me donnaient la nausée. Certains cherchaient à s’échapper, d’autres ne juraient que par Stark mais les pires étaient ceux qui imaginaient comment décupler leur pouvoir dans le simple but de torturer un à un tous les humains de la manière la plus barbare possible. Lacération, éviscération, puzzle humain et bien d’autres … Oui la salle commune était loin d’être l’endroit le plus harmonieux de l’institut en dépit des apparences. Mais à la nuit tombée, la pièce prenait un tout autre visage. Le vide emplissait l’espace et un silence religieux gagnait les lieux comme pour apaiser les foudres de la journée. Les canapés de la pièce devenaient alors des alcôves où l’espace d’une nuit l’esprit pouvait vagabonder, comme dans un rêve.
Je poussais la porte avec une délicatesse extrême et entrais dans la pièce, tremblante. Ma dernière rencontre avec Stark m’avait laissée plus épuisée que jamais mais je tenais. Pas pour moi, pas par vengeance, je tenais pour Azraël, pour l’aider en dépit de la situation seulement j’ignorais combien de temps encore pourrait durer tout cela. Que ferait Azraël à sa sortie de cellule ? Saurait-il seulement survivre à ça avec le fantôme de son frère à ses côtés ? Beaucoup de questions s’entremêlaient dans mon esprit et je ressentis alors le besoin de m’assoir. Mais malgré les nombreux canapés de la pièce, je me dirigeais plutôt vers la fenêtre, repoussant quelques babioles pour m’assoir près de la vitre. Le froid du verre sur mon front sembla geler un instant mes pensées. Je fermais les yeux, sortant de mes poches un petit carnet et un crayon.
Elle est une ombre dans le noir Une criminelle couleur du soir Sans rêve, sans espoir, sans couleur…
Un bruit interrompit mon geste et le bruit de la plume courant sur le papier s’arrêta net. Quelqu’un était entré dans la pièce. Je ne bougeais pas. La lune cachée sous les nuages était ma couverture. Tapie dans l’ombre, l’oreille tendue, j’entendis l’étranger s’installer dans l’un des canapés de la pièce. Merde, pourquoi fallait-il que les pensionnaires quittent leur cellule… Des pages se tournèrent. On lisait un livre. Puis des pensées virent envahir mon esprit. Elles n’étaient ni macabres ni violentes. C’était comme de lire dans l’esprit d’un enfant et l’espace d’un instant, je parvins presque à oublier ces dernières semaines. A vrai dire, j’avais déjà entendu ces pensées, quelques mois plus tôt, un nouveau était arrivé. Je l’avais croisé plusieurs fois mais je n’avais jamais prêté beaucoup d’attention à ces rêveries pourtant c’était bien lui. Rassurée sur l’identité de l’intrus, je me replongeais dans mes idées noires jusqu’à entendre une pensée, une pensée qui me fit l’effet d’une bombe.
Je me redressais et me plongeais sous son crâne, je m’insinuais comme un poison et je lui montrais les corps de mes parents, je lui montrais le visage rayonnant de Stark lorsqu’il infligeait à ses pensionnaires une brûlure chimique, ou pire encore lorsqu’il décidait de jouer du scalpel. Je retraçais dans son esprit mes souvenirs les plus noirs, baigné dans le sang et les corps sans vie. Je n’arrivais plus à m’arrêter et les images défilaient à toute vitesse sans interruption. Lobotomie, amputation, blessure par le feu… Et tandis que je continuais je sortais de l’ombre en direction du jeune homme aux cheveux frisés. Mes yeux étaient désormais injectés de sang et j’avais le sentiment que ma tête allait exploser et pourtant rien ne s’arrêtait. Jusqu’où cela irait-il … ?
Sujet: Re: Pourquoi s'en prendre à moi? [June] Dim 14 Juil - 13:45
Peter & June
« Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin. »
J'étais tellement perdu dans mes rêves et dans les histoires que me racontait mon livre que je n'en vis pas la présence d'une seconde personne dans la pièce. Alors que j'avais cessé de lire pour penser à la situation présente, ma vision se brouilla soudain. J'avais les yeux fermés et les images se détruisirent dans mon esprit. Impossible de rouvrir les yeux, j'étais pris au piège dans des pensées qui n'étaient pas les miennes. J'étais comme paralysé, totalement impuissant face à des images atroces. Je voyais défiler des corps, des tortures insupportables, et pire que cela, un homme au sourire sadique et totalement ignoble. Je crus que j'allais à mon tour mourir dans d'affreuses souffrances. J'étais prêt à tout pour faire stopper ces images mais je ne pouvais rien faire. J'étais totalement incapable de bouger. Mon cœur s'accélérait et mes yeux bougeaient avec insistance sous mes paupières, prêts à les déchirer pour s’échapper.
Alors que les visions cessèrent enfin, je rouvris grand les yeux ainsi que ma bouche, prêt à hurler. Mais je n'y parvenais pas. Le choc était tellement grand que je crus simplement que j'allais perdre conscience et ne jamais me réveiller. Je tremblais de tout mon corps et je transpirais alors que les larmes coulaient le long des mes joues pâles d'enfant. J'avais la bouche fermée et les yeux grands ouverts, fixant un point invisible. J'étais pétrifié. Je n'étais plus là. J'étais dans un état second et incontrôlable. Les larmes coulaient de plus en plus sur mon visage innocent alors que mon visage semblait neutre. Je ne comprenais pas encore le sens de cette vision et ça ne sera que pire lorsque je l'apprendrai. Pour l'instant, j'avais juste vu ces images, tout en ressentant en moi la colère et la tristesse extrême de la propriétaire de ces souvenirs. Autant d'émotions en mois que je n'avais jamais connu de manière si intense. Beaucoup trop d'émotion pour un petit bonhomme de mon genre. Même si d'apparence j'étais bien assez grand pour comprendre, mon enfance avait été une telle catastrophe que je n'avais jamais réussi à en sortir. J'étais emprisonné dans mon esprit de petit garçon.
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Sujet: Re: Pourquoi s'en prendre à moi? [June] Dim 14 Juil - 15:05
La scène qui se déroulait sous mes yeux ne dura que quelques minutes mais elle me parut infinie. Lorsque les visions me quittèrent enfin, je dus m’adosser contre le mur glacial de la salle commune pour éteindre un instant le feu qui brûlait en moi. J’avais une mise affreuse, les pommettes plus creusées que jamais, les yeux fatigués et rouges avec à l’intérieur une noirceur étrange qui brillait malgré l’obscurité ambiante. Reprenant mes esprits, mon regard se tourna vers le jeune homme. Il était figé d’horreur, poussant un cri muet qui retentit en moi avec bien plus d’échos qu’un coup de revolver. Ce visage, ces yeux, voilà ce que j’étais devenue. L’un de ces monstrueux pensionnaires prêt à tout pour terrifier les autres. Un nouveau jouet entre les mains de Stark, une arme plus dangereuse et moins salissante que ces foutus scalpels, un monstre animé par sa seule colère. Je sortis alors de l’ombre, le visage inexpressif, me posant devant le jeune homme. Je n’avais rien d’imposant, je n’étais plus qu’une jeune fille trop maigre soutenue par son unique béquille. Un fantôme l’aurait sans doute effrayé d’avantage. Et pourtant, dans le fond de ses yeux d’enfant, je ne voyais que la peur. Comme un enfant face au croque mitaine, il était incapable de bouger, figé dans sa propre angoisse de la mort. Je plaçais mon index contre mes lèvres, dévoilant sur mon avant-bras une brûlure boursouflée, cadeau de Stark.
-Ne crie pas, ça nous attirerait bien trop d’ennuis. A toi comme à moi. D’ailleurs tu ne devrais pas être ici. Le personnel doit sacrément se relâcher pour que même les nouveaux parviennent à sortir de leur cellule en pleine nuit.
Faisant à nouveau quelques pas, je m’approchais me tenant prête à le faire taire. Voyant que son expression restait inchangée, je lui lançais un regard glacial.
-Tu devrais apprendre à ne pas avoir peur du noir, surtout si tu penses librement que les projets de Stark donneront au monde l’image d’un Disneyworld. C’est un monstre, un homme prêt à tout pour réussir dans son projet fou. C’est une ordure, une brute entourée d’une armée d’incompétents et tout ce qu’il touche ne sera jamais que poussière. Comment peux-tu encore être aussi naïf pour croire à son baratin ? Tu veux vivre dans un monde meilleur ? Il n’en existe pas.
A nouveau dominé par ma haine, je secouais le jeune homme pour le sortir de sa léthargie sans pour autant m’arrêter de parler.
-Sors-toi tes illusions d’enfants de la tête ! Comment peut-on révolutionner le monde en opprimant des hommes dans de minuscules cellules, en répondant à leurs idéaux par des coups de matraque et du sang ? Comment peux-tu avoir foi en cet homme ? Comment peux-tu refuser de voir cette vie de prisonniers qu’on nous inflige, ces châtiments, ces personnes qui disparaissent mystérieusement… Comment peux-tu l’ignorer ?
Malgré la froideur de mes propos, les larmes me montaient aux yeux et par pudeur, je détournais le regard. Et me levant, je titubais pour quitter les lieux. Malheureusement pour moi, j’étais si épuisée par ce qui venait de se passer que je ne vis pas le guéridon posé sur le sol. Il tomba dans un bruit sourd et en moins de quelques secondes, des pas se pressèrent dans le couloir. Séchant mes larmes d’un revers de manche, je me retournais vers le jeune homme. Que faire pour échapper au pire ? Et bien que j’eus une envie irrépressible de m’enfuir quelque chose m’empêchait de partir sans lui. Peut-être me rappelait-il l’innocence d’Azraël …
Sujet: Re: Pourquoi s'en prendre à moi? [June] Dim 14 Juil - 15:56
Peter & June
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Chacun de ses mots était comme un poignard dans mon cœur et dans mon corps. Au fur et à mesure de ses paroles je me sentais de plus en plus faible et meurtri. Elle me secoua et j'avais envie d'exploser en larmes. Bien que j'étais très mal, je savais que je ne devais pas faire de bruit. J'étais encore conscient de la réalité. Et de toute façon, j'étais incapable de sortir le moindre son. Je fixais désormais la femme avec mes yeux trempés de larmes et totalement choqués. Je sentais en elle une détresse incroyable et une souffrance inégalable. C'était comme si j'étais capable de partager ses ressentis qui étaient toujours bien trop puissants pour moi.
Toutes ces vérités qu'elle me balançait au visage allaient me rendre dingue. J'étais sur le point d'exploser, comme si trop d'émotions se bousculaient en moi, et qu'elles n'allaient plus tenir très longtemps. Je vis la jeune femme s'éloigner. Pourquoi?? Pourquoi m'avait-elle fait subir ça, si c'était pour s'en aller? N'avait-elle pas besoin d'aide? Je ne savais plus quoi penser et de toute façon, mes idées n'étaient vraiment pas en place. Mais le drame arriva. La jeune femme fit un bruit incontrôlable alors que mon cœur cessa de battre. J'entendais des pas se précipiter vers nous. Je me levai d'un bon, la respiration saccadée, je paniquais. Ne sachant quoi faire, ne réfléchissant pas une seconde, je me précipitai vers la demoiselle. Pour me cacher? Pour l'aider? Je n'en sais rien, c'était un simple réflexe. J'étais près d'elle mais cela ne changeait rien. Je me mis à fermer les yeux si fort que je crus en perdre la vue. Mes larmes coulaient à flot alors que j'attrapai le bras de la jeune femme.
Un trou noir... Un silence... Plus aucun bruit... Des... Oiseaux?! Que se passait-il?! Je rouvris les yeux et vis... un endroit étrange, de toute beauté. La jeune femme se trouvait là, à mes côtés, et pouvait voir la même chose que moi...! Nous étions dans une sorte de monde parallèle!! Nous marchions sur des sortes de nuages qui étaient mous et rebondissaient sous nos pas. Le paysage était très clair. Il s'agissait d'une ville... Mais dans le ciel! Un monde de paix. Un monde merveilleux où des enfants couraient, jouaient, dansaient. Un lieu où les oiseaux chantaient et où on était libre d'aller où on voulait. Un immense sourire s’afficha sur mon visage. Mon pouvoir s'était grandement manifesté suite à mon choc et à ma peur, comme s'il m'aidait à me réfugier. Ayant attrapé la demoiselle juste avant, j'avais pu l'emmener avec moi...! Moi qui ne parvenais qu'à faire apparaitre de petites choses, j'avais enfin réussi à nous téléporter dans un monde sortant tout droit de mon imagination!! Il fallait à tout prix que je raconte ça à Yolandi!! Il fallait que je l'emmène dans ce monde merveilleux! Il fallait que l'on s'évade!!
Mon excitation était bien trop grande et mon pouvoir absolument pas contrôlé. Très vite, la jeune femme et moi nous retrouvâmes dans l'institut à mon grand désespoir. Cependant, les gardes n'étaient plus là. On les entendait courir un peu partout dans les couloirs, à notre recherche. Je me tournai vers la demoiselle d'un air paniqué l'air de dire: "qu'est ce qu'on fait??"
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Sujet: Re: Pourquoi s'en prendre à moi? [June] Mar 10 Sep - 16:28
Peter & June
Tandis que je regardais le garçon, les battements de mon cœur s’accéléraient suivant le rythme des gardes qui accouraient vers nous. Pouvais-je encore réellement ressentir la peur ? Ou cette montée d’adrénaline n’était-elle due qu’à ma fatigue ? Ces quelques minutes passées à me questionner me semblaient durer une éternité et m’empêchaient de me concentrer sur ce qui se passait à cet instant précis. Nous étions grillés, lui et moi, et lui peut-être plus encore … Malgré son âge, il avait toujours l’air d’un gamin avec ses cheveux frisés et son air naïf. Comment résisterait-il à un seul entretient avec l’équipe du docteur ? Je revoyais encore ses yeux plein de larmes et cette terreur que je lui avais faite quelques instants plus tôt … En dépit de tout, je me sentais soudain comme responsable de lui, je ressentais … je ressentais ce qu’Azraël devait ressentir en ayant toujours tenté de me protéger. Seulement cette fois, le sauveur n’était pas celui auquel j’aurais pu m’attendre.
Le jeune homme pourtant pris de panique s’était levé vers moi, m’attrapant le bras comme pour m’entrainer dans une course que je n’étais pas sure de pouvoir suivre. Je me redressais tant bien que mal, tâtonnant le sol à la recherche de ma béquille mais tout ce que je pus trouver fut un morceau de nuage vaporeux qui s’évanouit entre mes doigts. Mon regard se posa alors tout autour de nous, perdue, je tachais de comprendre ce que des mots n’auraient pu expliquer. La froideur de la salle commune, son horrible papier peint, ces fenêtres presque opaques, tout avait disparu pour laisser place à un monde ensoleillée que mes yeux peinaient à observer tant la lumière y brillait. Des bâtiments flottant dans le ciel nous entouraient, des enfants couraient sur ce sol cotonneux et riaient tandis que des oiseaux de différentes couleurs survolaient cette immensité bleue et lumineuse qui semblait nous protéger de tout.
J’étais sans voix. Droguée … J’étais droguée. Tout ce temps, je n’avais pas quitté le bureau de Stark, j’avais juste été drogué à en perdre la tête. Qui sait ? Peut-être que je n’avais jamais eu cet entretient avec Azraël, peut-être que j’en étais encore loin… Le pays imaginaire s’effaça bien vite pour reprendre sa forme d’institut et ses murs grisâtres. Je restais encore sous le choc et seul la trace de brûlure que j’avais sur le bras me rappela que la réalité était loin d’être rose. Dehors, les pas des gardiens indiquaient qu’ils étaient clairement sur nos traces sans savoir vraiment où nous chercher. Je regardais Peter Pan qui n’avait pas l’air d’avoir de poussière de fée de secours et je me mis à réfléchir sérieusement. Comment sortir ? Une diversion ? C’était risqué, d’autant que je ne pourrais pas courir très vite. Me rendre ? Lui laisser le temps de s’enfuir ?
- Bon écoute moi, je crois que tu as bien compris qu’ici c’était loin d’être un havre de paix alors si tu veux survivre à cette petite virée t’as qu’une solution et elle se trouve au plafond. Ce sont les conduits d’aération de l’institut. Tu devrais pouvoir y accéder avec ta … petite taille. J’espère que tu n’es pas claustrophobe.
Je poussais légèrement l’une des étagères vers la grille d’entrée de l’air conditionné et regardais le jeune homme.
- J’ai pas d’autre option. Casser une fenêtre attirerait trop l’attention et les couloirs sont bondés en ce moment. Alors monte !
Je ne savais pas comment le convaincre autrement et j’espère sincèrement qu’il ferait un choix rapide car les bruits de couloirs ne faisaient qu’amplifier. D’ailleurs il me fallait un plan B pour moi et ma béquille qui étions bien incapables de monter là-haut. Chose que je m’étais gardée de dire au gamin pour qu’il puisse s’en sortir sans que je sois un boulet pour lui. J’avais déjà fait bien assez de mal comme ça …