L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur.

La jeune femme était sur un fauteuil roulant, en soufflant à vive allure et qui criait dès qu'une contraction venait pour montrer que le travail commençait déjà. Le fauteuil était poussé par un homme grand et frêle qui tente de rassurer sa douce en lui parlant sans cesse.
Un homme arriva, sa blouse blanche lui donnait un air solennel et indiquait qu'il était docteur, il attrapa le fauteuil et partit en trombe vers une large porte qui menait aux salles d'opérations.

La nouvelle mère était endormie dans une chambre immaculée, à cotée d'elle se trouvait le nouveau père, endormi lui aussi, sur un fauteuil au chevet de sa femme, un livre était ouvert sur ses genoux.
Un cri strident réveilla la chambre, et peut-être même le couloir entier. Le beau bébé de 3kg 7 venait de se réveiller. Son père se réveilla en sursaut et se leva en oubliant son livre pour attraper sa petite fille en faisant des "tututu" rassurant.
Il prit dans ses bras pour la première fois ce joli bout de bébé et la berça tranquillement. Autour de son tout petit poignet, un bracelet, avec écrit Claryss.

Des années durant, Claryss, avait toujours été le jouet favori de ses frères, testeuse de recette, de skateboard, victime de coiffeurs martyrs, elle avait vécu une enfance violente mais heureuse. Quand elle ne jouait pas avec ses frères, la jeune fille s'enfermait dans sa chambre et s"imaginait des histoires de princesses avec des dragons, ou parfois de ninjas.

A l'adolescence, Claryss était devenue une belle jeune fille, un peu perdue dans son monde, parfois garçon manqué, il fallait bien se défendre après tout. Elle avait tout pour être heureuse, une famille soudée, elle se plaisait à l'école et était bonne élève, elle était jolie, et elle était amoureuse.

Ah l'amour, sentiment universel, qui enchante les uns et horripile les autres. Claryss était amoureuse, pas de n'importe qui, il était beau et charmant et populaire, mais surtout, il était ami avec son frère.
Un jour qu'elle rentrait du lycée, elle ne fut pas surprise de voir l'homme en question dans sa cuisine, ils discutaient de tout et de rien, de skates, de fêtes et de filles. Et alors qu'elle se cherchait un petit gâteau pour alléger ses souffrances, elle entendit son frère s'esclaffer, "Tu sais que Claryss est à fond sur toi?"
Claryss cru tombé de toute sa hauteur, comment il l'avait su? Pourquoi il lui avait dit?
Elle entra en trombe dans la cuisine, les deux garçons rigolèrent à pleines dents. Elle était tellement en colère contre lui, pourquoi ne se retrouverait il pas dans un endroit affreux, loin d'elle?
Ses pensées dépassèrent les actes, son frère tomba de son siège et commençait à convulser sur le sol, il s’arrêta et ne bougea plus, il avait le regard vide.
L'autre garçon partit en courant, et quand elle entendit la porte se fermé violemment, Claryss sortit de ses pensées, et son frère se releva.

Claryss passait son temps à repenser à l'accident, quand elle rentrait du lycée, seule, elle ne pouvait s'empêcher de repenser à son frère inerte sur le sol. Est ce que c'était elle qui avait fait tout ça? Comment?
Elle avait déjà entendu parler de ces personnes capable de choses fantastiques, dans des livres, des comics, était elle une super héroïne? Mais ce qu'elle avait fait n'avait rien de génial, c'était même plutôt dangereux.
Alors qu'elle était perdue au milieu de ses pensées, qu'elle marchait au bord d'une route déserte, une voiture s’arrêta au milieu du chemin. C'était une voiture blanche immaculée, une américaine, comme on en voit dans les vieux films, Claryss se rapprocha, et la vitre se baissa.
"Excusez moi mademoiselle, vous connaissez le chemin pour aller au cimetière?"
Avant qu'elle n'ait eu le temps de dire un mot, quelqu'un derrière elle la frappa. Noir.

Quand Claryss se réveilla, elle était seule dans une pièce étroite. Elle était allongée sur un lit très inconfortable, au matelas très fin et puant, une odeur nauséabonde inondait l'air. Elle se leva et commença à donner des coups d'oeils furtifs autour d'elle. C'était lugubre, moite, poisseux, le seul rayon de lumière jaillissait d'une fenêtre minuscule en hauteur. Il n'y avait ici que le stricte nécessaire, un lit, une chaise, un lavabo et des toilettes. Une grande porte semblait dominer toute la pièce, on sentait son poids seulement en la regardant, elle s'approcha. Tenta d'ouvrir de toute ces forces de la pousser mais la porte ne bougea pas.
Où était-elle, pourquoi était elle là? Pleins de questions lui vinrent à l'esprit. Était elle morte? Était ce les deux hommes qui..?
Les souvenirs revinrent, la voiture, celui qui conduisait et l'autre derrière elle. Elle avait été kidnappé? Comme dans les actualités, dans les films? Qu'allaient-ils faire d'elle? Abuser d'elle? La tuer? Peut-être même la manger! Elle tambourina la porte en criant, il fallait qu'elle sorte, elle ne voulait pas finir comme toutes ces filles dont on retrouve le corps découpé en morceau dans la forêt, non, il fallait qu'elle sorte. Elle tambourinait, criait, frappait la porte avec ses pieds quand un cri résonna dans le couloir.
"TA GUEULE!"

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