Sujet: Le temps d'une éternité. Dim 28 Oct - 22:30
La lumière grésille. Je suis dans une salle bien sombre mis à part cette lumière. Assis sur une chaise, pieds et mains liés. Comment j'étais arrivé là ? J'imagine que les deux gardes m'avaient traînés jusqu'ici depuis le parc. Je ne me souviens pas. J'aurais voulu masser ma tempe douloureuse mais je n'étais pas libre de mes mouvements alors je la laissais tambouriner contre mon cerveau. Ce mal de crâne m'obligeais à plisser les yeux pour distinguer quelle était cette étrange pièce. J'étais, pour le moment, seul dans la pièce. Je ne savais pas ce qu'ils avaient fait de June, et ça me rendait malade. Quel idiot j'ai été. Pas foutu de la protéger... Je serrais les dents. Mon ventre était encore douloureux, le coup de poing avait fait plus mal que je ne le pensais. Décidant d'arrêter de penser à la douleur, je portais ma concentration sur la pièce. La lampe grésillante révélait dans le coin du fond, une sorte de veille table avec des tas d'instruments dessus. Un frisson, bref mais intense me secoua l'échine. Je regarde alors par terre, de nombreuses traces de sang. Je réalisais que j'étais dans une salle de torture. Comme un réflexe j'essaye de bouger mes mains, mes jambes. Je me secoue comme un désespéré sur ma chaise, sans succès évidemment. Je regardais à droite à gauche, analysant la situation, essayant de regagner mon sang froid. La partie de la droite de la salle se prolongeait mais cachée par un rideau opaque gris, je ne pouvais rien deviner de plus. A gauche, un mur, avec des chaînes au mur. La porte au fond, devant moi, hors d'atteinte. J'essayais de soulever ma chaise en sautillant comme je pouvais pour m'approcher de la sortie. J'étais à mi-chemin quand apparu la grosse Martha. Le sourire qui l'illumina dépassait de loin la définition du sadisme.
Oh... Tu as de l'espoir, c'est bien... C'est beau. Émouvant même. Tu penses que tu vas pouvoir t'en sortir ?
Sur cette question où elle n'attend évidemment pas de réponse, elle défait la petite écharpe verte qui noue son cou. Elle montre de ses gros doigts boudinés, tels des saucisses défraîchies, les marques noires qui strient sa peau.
Tu vois ça ? Mon petit... Ce n'est rien. Rien du tout à côté de ce que tu vas endurer, tu comprends ?
Son sourire s'était transformé en un rictus diabolique. Ses yeux pétillaient de pouvoir, de puissance, de vengeance. Je ne disais rien, je me contentais de serrer la mâchoire tout en lui offrant mon plus beau regard noir. Je pense que tout être à le droit à une seconde chance, mais est-ce qu'une personne comme ça pourrait réellement profiter d'une seconde chance, elle savoure tellement les ténèbres. Personne ne pourra sauver une telle âme. Elle s'approche de moi et me donne une baffe d'un coup sec avec de l'élan. Ma tête bascule sur le côté et je sens la trace de sa main s'imprimer sur ma joue, la chaleur de choc me brûle doucement. Je remets ma tête droite. Prêt à avoir un autre coup. Elle ne se fait pas prier. Elle enchaîne les baffes. Je ne dis rien, j'encaisse. J'imagine que c'est une pâle introduction de ce qui m'attends. Mais je ne lui offrirait pas la satisfaction de me plaindre ou de lui montrer ma douleur. Après une série de claque bien sentie, elle siffle entre ses dents. Deux gardes arrivent et me détachent de la chaise. Ils m'accrochent aux chaînes que j'avais vu au mur un peu plus tôt.
Face au mur pour commencer. J'embrasse le ciment froid. Un des gardes balance ma veste, arrache ma chemise. Ils attachent ensuite mes poignets aux chaînes. Je ne sais pas ce qu'elle prépare, mais je m'attends à quelque chose de violent. Soudain, je sens le choc de l'eau froide. La force du jet me décapait la peau. Glaciale, l'eau me consumait la chair, et pour la première fois, je criais sous la douleur. Elle maintint le jet encore quelques secondes, puis lâchant un petit rire satisfait. Elle demanda de me mettre dos au mur cette fois, elle voulait voir mon regard. Elle se tenait à cinq mètres de moi et tenait une espèce de carchair. Une fois mis dans la nouvelle position, ele réactiva le jet. Je gesticulais, cherchant desespérément à me libérer de mes chaînes tandis que l'eau m'attaquait à nouveau. Quand le supplice cessa finalement, je ne tenais plus debout. Les gardes me détachèrent et me trainèrent de l'autre côté du rideau. J'avais fermé les yeux, a demi conscient et je sentais qu'on me rattachait à nouveau. Je ne sentais plus le sol sous mes pieds et lorsque je trouvais à nouveau le courage d'ouvrir les yeux, je découvrais une nouvelle partie de la salle. J'étais attaché par les poignets suspendu par une chaîne au plafond. Je voyais plusieurs personne, mais je n'arrivai plus à identifier qui que ce soit.
J'entendis une voix plus grave que celle de Martha. Une voix d'homme.
Mr Foster. J'espère que Martha ne vous a pas trop maltraité, il faut que vous répondiez à nos questions.
Je reste silencieux, essayant de recouvrer mes esprits et d'être en alerte. Mais j'avais l'impression d'avoir été brûlé vif, et chaque parcelle de ma peau me faisait souffrir.
Alors Mr Foster. Connaissiez vous mlle Harmon avant ?
Un long silence suivit cette question. Je ne savais pas quelle réponse donner, je ne savais pas qu'elle attitude adopter pour la protéger au mieux. Voyant que mon mutisme perdurait, il reposa sa question, sans plus de succès. Aussi, il agita sa main droite en l'air. Un des gardes s'approcha, il me fracassa le visage d'un coup de poing. Mon nez se mit à saigner, le liquide gouttais à présent sur le sol, le goût dans ma bouche me réveilla étrangement. J'arrivais maintenant à voir nettement la scène. Martha et des de ses infirmières derrière le chef des gardes et deux gardes, dont celui a qui j'avais cassé le nez.. J'étais mal barré.
Je vais vous poser une autre question... Si vous ne donnez pas de réponse, je vous arrache les ongles un à un. Il m'observe un moment. S'approche de moi, se place juste devant mon visage. Et chuchote menaçant. Mr Harker est-il votre ami ? Harker ? Je ne connaissais pas de Harker. Je lâchais un « Non » en découvrant que même parler était devenu douloureux.
Pourquoi est-ce que vous mentez Mr Foster ? Et il fit de nouveau un signe au garde, qui me prit alors comme punching-ball ball. Chaque coup me déchirait, peut être que j'avais les côtes cassées. Je n'encaissais plus du tout, et la seule chose qui me faisait tenir c'était Nath, mon petit frère qui m'encourageait dans la tête. Il était là présent, avec moi. Il me soufflait à l'oreille d'être fort ! Il me toisa à nouveau. Alors ? Harker ? Je recouvrais mes pensées.
Je parlerai que si je sais que June va bien... J'avais fini par lâcher ça, presque en criant, à bout. Gagner du temps, s'assurer de sa sécurité. Je ne voyais plus que cette solution.
Tu n'es pas celui qui dicte les règles ici mon cher. Il s'approche de plus en plus près de moi. Il tient un petit objet noir dans la main. Je vais en parler à notre cher Docteur. En attendant, dormez bien Mr Foster. Il dégaina son taser et les volts lancinèrent mon être, électrocuté voilà que je sombrais de nouveau incapable de rester éveillé plus longtemps.
Sujet: Re: Le temps d'une éternité. Dim 16 Juin - 17:08
Une claque, puis une autre et enfin une gifle. Voilà j'étais réveillé de nouveau. On me détacha de la chaîne. J'étais toujours trempé à cause de la grosse Martha, je ne sentais plus mes bras, combien de temps avais-je pu rester là, suspendu à quelques centimètres du sol ? J'avais tellement serré la mâchoire que je n'arrivais plus à la bouger. Mes mains étaient devenues d'une bleu noir inquiétant car les chaînes avaient coupées la circulation du sang. D'ailleurs mes poignets étaient cinglés de traces noires et saignaient par endroit. Lorsqu'on me détacha, personne ne prit la peine de me rattraper, si bien que je me suis étalé lourdement sur le sol. On ne juge pas nécessaire de me relever non plus. Deux gardes me prennent sous les aisselles et me tirent dans le couloir. Je suis éveillé pourtant je ne sais pas si c'est la réalité. Ça ne peut pas être vrai ? On ne peut pas nous torturer pour s'être défendu ? On ne peut pas. Je crois que c'est juste un cauchemar. Je ne sais pas où on m'amène, si ça se trouve on va me tuer. C'est sûrement ce qu'ils veulent de toute façon.
Dans le couloir, lors de mon transfert, je croise une autre personne en sens inverse. J'ai simplement vu son regard, elle vivait aussi un supplice. D'un coup j'ai pensé que ça pourrait être June. Je n'en étais pas sûr, on aurait dit la reine des droguées au pays des champignons... Mais peut importe, l'idée avait fait son bout de chemin.. Et si c'était June ? Si c'était elle que je venais de croiser ? La peur me réveilla subitement. On ne pouvait pas lui avoir fait de mal, elle n'avait pas attaqué Martha. Elle n'avait rien fait. Rien du tout ! Ils ne pouvaient pas la martyriser à cause de moi bordel ! J'hurlais intérieurement contre eux... Pourtant au fond de moi, je connaissais l'effroyable réponse. Elle devait subir des choses innommables. La culpabilité, la crainte, la peur, le désarroi, tout s'affaissa sur mes épaules.
Me voilà dans la nouvelle salle, accueillit par le chef des gardes. On me porte sur une table et m'y sangle, puis on redresse la table à la verticale. Le chef se place sur une chaise, à l'envers, bras croisés sur le dossier.
Bon alors, Foster, maintenant on en a marre de perdre notre temps ! On va passer aux choses sérieuses.. Alors je te demande, pour ta santé, de coopérer. Stark ne m'a pas donné de consigne concernant ta vie. Je peux donc si je le désire te l'ôter. Et tu vois, j'aime bien Martha, je lui dois un service depuis longtemps, ça pourrait donc être une occasion en or. Tu comprends ? Toutefois … Je pense être plus gagnant à te laisser en vie et que tu donnes les informations que le Docteur souhaite apprendre. Donc c'est toi qui voit mon gars.
Je ne baissais pas le regard, le fixant droit dans les yeux. Je comprenais doucement mais sûrement que je ne sortirai probablement pas vivant de cette salle étant donné que je ne pouvais rien leur dire. Devant mon air interdit, l'homme assis sur la chaise se leva. Il semblait étrangement calme, mais ce n'était pas rassurant. La nature fonctionne de la même façon. Tout s'arrête, comme si on rassemblait toute sa fureur pour après laisser éclater la tempête la plus destructrice possible. J'avais peur de cet homme, et il devait sans aucun doute le lire dans mon regard. Il me demanda quel était mon chiffre préféré. La question me déconcerta... Qu'est ce qu'il pouvait bien en avoir à foutre de mon chiffre préféré ?
« Huit. »
« Bien, Foster, tu apprends vite, la vérité, c'est ta vie ici. » Il disait ça fier, en me tapotant la joue. « Oui, je me suis penché sur ton dossier et je sais que ton chiffre c'est le huit. »
J'avais bien fait d'être réglo. Mais le fait qu'il est accès à mon dossier m'inquiétais outre mesure, s'il connaissait toute ma vie, il savait alors pertinemment ma principale faiblesse.
Soudain l'homme prit la chaise sur la quelle il se tenait plus tôt, la souleva avec fureur et la fracassa sur moi. Je ne pouvais rien faire pour me protéger et je la pris donc de plein fouet, elle se brisa sur moi. Je lâchai un cri, un juron, et laissais ma tête regarder mes pieds. Un des pieds avait percuté mon épaule et à présent elle me lançais de manière abominable.
« JE pose les questions et TU réponds ! On reprend p'tit con ! Comment tu connais Harmon? »
Je lui explique alors que je l'ai rencontré dans le centre, on a échangé quelques mots et on est devenu amis. Quelques coups de poings plus tard, ma version reste la même et ne change pas, si bien que même s'il n'était pas convaincu, il changea de question.
« Tu connais aussi Harker n'est-ce pas ? » « Non. »
L'homme se tourna vers les tables qui entouraient la pièce, dessus il y avait une multitude d'objets : des ciseaux, des piqûres, des haches, couteaux, chaînes, marteaux, pelles, cisailles, scies, tournevis et bien d'autres encore. Il prit d'abord un couteau, il semblait réfléchir intensément. Ses yeux se posaient sur les instruments tour à tour.
« Foster.. Tu sais, j'ai un don, une sorte de pouvoir comme toi. Je suis capable de faire souffrir les gens sans les tuer, jusqu'à ce soit eux qui me demandent de mourir. Alors parles moi de harker, ou je vais t'en faire une démonstration. »
« Je .. je.. le connais pas ». Dis-je en crachant un peu de sang par terre. Les précédents coups de poing m'avaient mis dans un état second. Je n'écoutais même plus ce qu'il racontait, préoccupé par le simple fait de rester éveillé.
« Le dernier que j'ai torturé a perdu ses ongles, celui d'avant s'est fait brûlé au troisième degré, celle d'avant a perdu un bras et celui d'avant encore est devenu fou, le lavage de cerveau, ça aide pas faut dire. Je me demande comment je vais te cuisiner toi... Mmmh, la hache ? Trop rapide pour toi. Quelque chose de plus subtil... »
J'entendais des noms d'armes, de supplices, et tous mes poils se hérissèrent. J'attendais mon châtiment, dépassé par sa capacité à se nourrir de la souffrance de l'autre.
« OOOOH OUI ! Magnifique. » Il prit un arc parmis les épées et les masses d'armes. Le carquois avait une dizaine de flèches, avec un embout métallique.
« Je t'explique, il y a des points dans le cours qui peuvent être touchés sans entraîner la mort. Cela dit, c'est extrêmement douloureux. Je vais prendre huit flèches, ton chiffre préféré tu comprends ? Je te fais honneur hein ! Et voilà ce qu'on va faire, chaque bonne réponse je casse une flèche. Chaque mauvaise je tire sur toi. »
Il tire sur la corde et vise le côté droit de mon torse, juste sous l'épaule. « Est-ce que tu connais Harker ? » La peur me serre le ventre alors je crie « Non ! Merde je connais pas de Harker ! Je ne le connais pas ! »
TCHAC ! La flèche s'enfonce dans ma peau, et je concède un hurlement. Les larmes coulent cette fois et Nathanaël et June ont beau être avec moi dans les pensées et me donner du courage, la douleur est si intense qu'ils n'y peuvent plus rien.
« Est-ce que tu connais Harker ? » « S'il vous plaît.. S'il vous plaît.. Je sais pas qui c'est ! Je l'ai jamais vu ! »
TCHAC !
« Écoutes moi bien petite merde ! Ta soit disant amie t'as dénoncé d'accord ! T'es de mèche avec Harker et t'es dans la résistance ! Moi ce que je veux ce sont tes aveux ! »
J'entendais à peine ce qu'il disait, la flèche cette fois avait transpercé mon ventre. Je chuchotais fiévreux, tout bas, à répétition « Arrêtez, arrêtez.. pitié. Je .. Nath.. June .. Stop. J'sais pas.. Je sais plus.. »
« TA GUEULE ! Allez une troisième flèche ? EST CE QUE TU CONNAIS HARKER ? »
« NON PUTAIN ! »
TCHAC ! La flèche cette fois était plantée dans ma main. Perforée, elle saignait abondamment. Je perdais connaissance, ma vue se noircissait. Je quittais le monde. Était-ce la flèche de trop ? Mais un seau d'eau froide plus tard, et une piqûre d'adrénaline dans le bras, et me voilà de nouveau bien là, dans le cauchemar.
« Tu sais il en reste encore cinq.. Je pense que deux autres suffiraient à te tuer. Tu connais Harker n'est-ce pas ? »
« Oui » . A bout, j'allais inventer un mensonge pour sauver ma vie, leur dire ce qu'ils voulaient entendre... Je n'avais pas le choix. J'étais désolé de ne pas réussir à tenir, de dénoncer ce Harker qui peut être tout comme moi est innocent. Je me sentais sale et pitoyable et peut être au fond méritais-je toutes ces flèches.
« Bien mon chou, tu vois quand tu veux ?! Et chose promise, chose due ! » Sur ces mots il craque la flèche. « Plus que quatre ! »
«Harker et toi faites parti de la résistance ? » « Non. » « Erreur »
TCHAC !
Il avait raté sa cible, exprès ou non, je ne savais pas le dire, mais la flèche s'était plantée à côté de mon oreille droite. « Si t'oses à nouveau mentir, je te la plante entre les deux yeux la prochaine flèche... T'es dans la résistance ? »
« Pas moi, mais Harker.. Harker.. J'pense.. Doit ê..tre ré.. ré.. résistant.. » « Et pas toi ? » « Non » « Si June nous a menti, tu sais qu'elle sera son sort... »
Je comprends d'un coup que June a pu me dénoncer pour avoir la vie sauve, mais si nos versions se contredisaient alors elle serait perdue. Il fallait qu'on soit d'accord, et je ne pouvais pas en vouloir à June de céder sous la torture. Peut être aussi qu'il bluffait et que June n'avait absolument rien dit, mais je ne pouvais pas prendre le risque de la laisser de faire torturer indéfiniment ainsi je décide de changer de version, à contre coeur.
« Je .. Oui. Je .. suis un résis.. tant aussi. » « Biiiien. Foster on progresse. On progresse même énormément. Je vais t'enlever une à une ces flèches. Tu vas pouvoir partir Foster. Mais avec tout ce que tu viens de nous avouer, saches que Stark te rappelleras très vite chez lui. »
Il fit un geste sortit de la salle. Un garde s'approcha et retira les flèches de mon corps, sous la douleur, je perdis à nouveau connaissance. Au réveil, visiblement, j'étais dans ma cellule, ma propre cellule. J'étais avec des pansements sur le torse et sur la main, des contusions et des bleus partout. Pourquoi diable m'avait-on laissé partir ? Pourquoi ne m'avaient-ils pas tout simplement tué ?